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Les Rencontres du Pari 2021 à Paris et en visioconférence
10 avril 2021 - 14 h 00 min - 18 h 00 min
CRITIQUE DE LA JOUISSANCE A 14H
Dans la mise à plat de la psychanalyse, inutile de chercher la jouissance. Elle n’est pas une adresse, mais une orientation. Il suffit que Freud évoque l’horreur de la volupté visible sur le visage de l’Homme aux rats s’imaginant subir le supplice des rats pour en saisir la source vive, avec laquelle Lacan va rafraîchir la psychanalyse, l’empêcher même de mourir de soif. La lecture de la pulsion de mort par Lacan est en effet l’incipit, repéré chez Freud, de cet alliage premier de la vie et de la mort d’où émerge le masochisme comme libido possible. Dès 1960, la chose est entendue : le prisme Eros/Thanatos est inintelligible sans cette définition majeure et définitive : « Que suis-Je ? Je suis à la place d’où se vocifère que « l’univers est un défaut dans la pureté du Non- Être ». Et ceci non pas sans raison, car à se garder cette place fait languir l’Être lui-même. Elle s’appelle la Jouissance, et c’est elle dont le défaut rendrait vain l’univers. »
On mesure ainsi le contresens, philosophique, qui consiste à faire de la jouissance une substance, pré- ou hors langage – oubliant qu’elle se génère d’une vocifération, que le désir est son malentendu, et que le plaisir comme la réalité sont ses esclaves, craintifs qu’ils sont d’une flambée à l’essence.
Pierre BRUNO