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« Tous les symptômes ne se valent pas » – séminaire de Marie-Jean Sauret via zoom
29 mars 2021 - 20 h 00 min - 21 h 30 min
« Tous les symptômes ne se valent pas » – séminaire de Marie-Jean Sauret via zoom
« Aux trois positions impossibles de Freud, gouverner, éduquer, psychanalyser, j’en ajouterais une quatrième : la science. À ceci près que eux, les scientifiques, ne savent pas qu’ils sont dans une position insoutenable » (Jacques Lacan, entretien avec Emilia Granzotto, 21 XI 1974). « Les médecins prennent les symptômes pour des signes. Le symptôme au sens psychanalytique est de tout autre nature que le symptôme organique ; les analystes ne sont pas idiots là-dessus. Le premier qui a eu l’idée du symptôme, c’est Marx. Le capitalisme se marque par un certain nombre d’effets qui sont des symptômes ; c’est un symptôme dans la mesure où Marx impute à l’humanité d’avoir une norme, et il choisit la norme prolétaire (quand l’homme est nettoyé, tout nu, alors c’est Adam) » (Jacques Lacan, « Conférences et Entretiens dans des universités nord-américaines »,Yale University, Scilicet n° 6/7, 1975, pp. 32-37).
Le présent séminaire prend la suite du travail que j’ai essayé de mener à bien autour de l’idée de « révolution ». En voici la présentation qu’a retenu l’éditeur qui l’a accueilli : « Ne devrions-nous pas situer le lieu géographique de la révolution, dans cet écart qui n’est finalement pas différent de celui constitué par l’inadéquation des mots et des choses où le sujet divisé joue, lui, de sa subversion ? C’est dans cet écart, en effet, que peut naître et vivre le sujet divisé, la démocratie, la politique et la révolution ».
Soucieux de déployer l’articulation du sujet et du lien social, le symptôme comme solution nodale vient au premier plan. Du point de vue de la psychanalyse, la jouissance est interdite à qui parle, tandis que la vérité est le rapport du sujet à son être de jouissance. Le symptôme est le retour de ladite vérité impossible à dire toute dans les failles du savoir : lui seul sait le réel là où le savoir faillit. La mutation contemporaine du savoir (scientisme, numérique, économisme, transhumanisme, etc.) soutient l’idée d’un « tout savoir » sans trou. La vérité est donc deux fois rejetée : une fois du simple fait que le langage est inapte à restituer au sujet le réel de ce qu’il est, une seconde fois à privilégiant un langage de communication inapte à seulement s’interroger sur cette impossible saisie. Comment la vérité ferait-elle dès lors retour ? Et quelles pourraient être les manifestations dans le réel sinon de l’ impossible retour de la vérité, du moins de « l’impossibilité de l’impossible » ? Fake news, paranoïsation (complotisme), radicalisme, etc., trouveraient-ils là leur raison ? Pour autant, les symptômes contemporains méritent-ils d’être considérés comme des symptômes sociaux ? L’embarras même dont témoigne cet argument est une invitation à poursuivre.
Marie-Jean Sauret
Ce séminaire aura lieu de 20h à 21h30 les lundis soir suivants : 15 mars, 29 mars, 12 avril, 26 avril, 10 mai, 31 mai, 14 juin et sous réserves le 28 juin.