Amour de Psychanalyse – Baptême intranquille
Auteur: BRASSIE Rémi
Amour de Psychanalyse – Baptême intranquille
Je remercie les collègues initiateurs de ce cycle sur le transfert[1] de me donner l’occasion de m’expliquer encore de mon rapport à la psychanalyse, rapport qu’on peut qualifier de transfert sinon d’amour. Il me faut aussi remercier notre communauté de travail avec une pensée particulière pour celles avec qui je suis engagé en cartel, car les échanges dans nos différents dispositifs nourrissent aussi bien la question qui m’occupe que le transfert de travail.
Préliminaires
Il s’agit ici, dans le fil de la question lacanienne, de viser ce point où une psychanalyse serait possible parce qu’il y aurait de l’analyste. L’enjeu est également politique : c’est celui de la possibilité d’un lien social vivable, soit de l’amour et du transfert encore possibles. Ceux d’entre nous qui travaillent en institution savent combien on tente d’y régler contractuellement le transfert, et combien les personnes accueillies sont de plus en plus traitées comme des matières premières, ce qui n’est pas sans faire écho à des heures sombres de l’histoire[2]. Heureusement – car je ne voudrai pas vous désespérer tout à fait – on peut compter sur le symptôme pour que ça ne marche pas toujours. Faire le pari du symptôme, n’est-ce pas déjà une voie pour qu’une psychanalyse soit possible ?
Introduire la question de l’amour dans le transfert pose celle de leur équivalence qui est une fausse évidence. L’amour ne se réduit pas au transfert qui, s’il ressort de l’amour, passe par la question du savoir avec le sujet qu’on lui suppose. Pensons aussi au transfert dit négatif qui, s’il ne se confond pas avec la haine, ne ressort peut-être pas uniquement de l’amour. Comme « nœud inaugural du drame analytique[3] » ne se présente‑t‑il pas comme une négativation de l’amour attestant de la présence du désir ? Passons sur le transfert négatif. La question qui m’occupe ici passe par le transfert dans le sens où il pose le problème du désir de l’analyste, de la position de l’analyste : c’est ce qui occupe tout le séminaire de Lacan en 1960-61. Il s’agit donc ici de Psychanalyse, via la question du transfert. Psychanalyse comme ce qui passe par cet amour auquel nous donnons depuis Freud le nom de transfert : la cure donc. Psychanalyse, comme ce que nous aimons, comme nom propre. Psychanalyse comme ce nom qui nous rassemble via le transfert de travail. Voilà quelques déclinaisons de ce qu’on peut entendre dans cet Amour de Psychanalyse. J’espère ne pas trop vous perdre dans le trajet que ce titre m’a amené à faire, et dont je tente ici de faire état.
Amour de transfert
Au commencement de la psychanalyse était l’amour, rappelle Lacan[4] au sujet de ce que Freud nomme transfert. Il y consacre une grande partie de son séminaire sur le transfert en commentant le Banquet de Platon – et y revient souvent dans les séminaires. Son commentaire du Banquet est destiné à nous faire saisir le ressort du transfert en nous montrant un Socrate qui « se refuse à entrer lui‑même dans le jeu de l’amour » parce qu’il sait, et que parce qu’il sait – précisément et uniquement – au sujet de l’amour, « il n’aime pas.[5] » Le transfert se distingue de l’amour en mettant en jeu le savoir, qui lui est antinomique. En qualifiant cet amour de transfert Freud en fait autre chose qu’une histoire d’amour. Contrairement à Breuer qui prend le large face à cet « amour présent dans le réel[6] » Freud va « le servir pour s’en servir[7] ».
L’engagement de l’analyste
Le transfert, s’il est un « amour authentique[8] » pour Freud, en est donc une forme particulière puisqu’il s’adresse au savoir[9]. C’est par là que Lacan en fonde la définition : dans le rapport au sujet supposé savoir[10]. Il faut y entendre d’abord que le transfert implique le couple analyste‑analysant, et par conséquent, qu’il concerne l’analyste. La distinction introduite après Freud entre transfert et contre‑transfert ne tient pas pour Lacan. Il ne juge pas insignifiante la littérature sur le contre‑transfert, où il repère chez quelques auteurs (féminins précise‑t‑il), la question du désir de l’analyste : « Le terme de contre‑transfert vise en gros la participation de l’analyste. Mais plus essentiel est l’engagement de l’analyste, à propos duquel vous voyez se produire dans ces textes les vacillations les plus extrêmes, depuis la responsabilité cent pour cent jusqu’à la plus complète extraction de l’épingle du jeu[11]. » L’analyste est donc directement concerné pour ne pas dire pris dans cet amour qui s’adresse au savoir qu’on lui suppose, via le désir de l’analyste par quoi il est engagé et engage la partie. Quant au savoir qu’on lui suppose, c’est en somme une aberration puisque c’est plutôt à la fin de la cure que l’analyste pourrait en savoir un bout sur celui qui lui a parlé. Quoique là encore, entre ce que le passant et son analyste peuvent dire de la cure qui a eu lieu, il n’est pas exclu qu’il y ait quelques différences.
Si l’analyste est directement concerné par le transfert, il va s’agir dans la cure de savoir par quel ressort il s’y trouve pris et comment il devra y répondre pour la mener à son terme. Qu’il soit concerné tient d’abord et surtout à ce qu’il propose et provoque en s’offrant comme analyste à ceux qui se présentent comme candidats à l’analyse. L’analyste n’est pas sans savoir qu’il ouvre l’enclos du transfert[12] pour y faire entrer celui que la plainte a conduit jusqu’à lui. Cette plainte a vocation à se transmuer en demande : en parole, qui en se détachant des besoins fait advenir le désir. Chacun sait que la demande est avant tout demande d’amour, et que c’est donc bien ce qu’on va demander à son analyste : être son aimé. Moyennant quoi on se propose comme objet d’amour pour l’analyste. Tout le jeu de l’analyse visera à permettre le passage à l’aimant : viser l’éros plus que le bien.
La réponse de l’analyste sera déterminante, à l’instar de celle de Freud qui contrairement à Breuer assume d’être, pour reprendre l’expression de Lacan, maître du petit éros[13]. L’analyste n’est pas là pour aimer son analysant et c’est pourquoi il ne répond pas à la demande. Il n’est pas là non plus pour le laisser en plan en lui témoignant la plus grande indifférence. Renvoyer à l’analysant l’entière charge du transfert en retirant son épingle du jeu serait autant criminel qu’absurde puisque s’il y a transfert, c’est surtout du fait de l’offre analytique. Bien sûr, le transfert n’attend pas l’analyste pour apparaître[14] et il déborde parfois en acting out : ce transfert sauvage, lorsqu’il se manifeste dans le temps de la cure mérite lui aussi une réponse pour le ramener dans l’enclos[15].
L’analyste cause le transfert en s’offrant comme partenaire à l’analysant. Il n’est pas sans savoir cela, ni sans savoir que le transfert est un qui pro quo (pour faire écho au titre de Véronique Sidoit) soit qu’il y a a minima erreur sur la personne. C’est la définition du transfert la plus entendue bien qu’elle soit insuffisante. On peut tout de même en tirer la leçon suivante : l’analyste, s’il est un maître du petit éros, ne méconnait pas qu’il ne doit pas se confondre avec l’objet d’amour de l’analysant. Il serait fou qu’il s’y croit et s’en satisfasse, et qu’il méconnaisse ce qu’on attend d’un analyste, c’est‑à‑dire une analyse. Une analyse ne consiste pas à capturer le petit éros pour le mettre en cage, mais en le faisant entrer dans l’enclos du transfert pour qu’il y fasse quelques tours, elle doit permettre par le moyen de l’amour l’émergence du désir en tant qu’il constitue le sujet comme manquant et que c’est avec ce manque qu’il peut devenir aimant. La réponse de l’analyste se décale du plan de l’amour auquel elle ne répond pas pour que du désir qui émerge de la demande le sujet puisse rencontrer la béance d’où il se constitue. Disons‑le encore autrement : elle doit permettre à l’analysant une sortie de l’infatuation, une possibilité de satisfaction qui passe par l’autre et l’objet là où le repli du narcissisme est une tentation. Capacité d’aimer pour Freud, nouvel amour pour Lacan : l’amour est à l’horizon aussi bien qu’à la source et au cœur de la cure, laquelle par son intermédiaire, mobilise le rapport au savoir et notamment celui de l’inconscient.
Fermeture et tromperie
Qu’on suppose l’analyste savoir, et qu’à ce titre on lui adresse sinon un certain amour du moins une certaine attente, implique de sa part qu’il suppose, lui, un sujet au savoir qui s’élabore dans le dire de l’analysant. Peut-être n’est-il pas inutile, lorsqu’on évoque le sujet supposé savoir, de relever la réversibilité de ce terme : car celui qui est supposé savoir au départ de la cure n’est-il pas avant tout l’analysant ? Cette remarque ne doit pas nous faire concevoir l’analyse comme une relation symétrique, en miroir, mais nous permettre d’en questionner le sens.
Si la psychanalyse a un sens, ce n’est pas d’instaurer un rapport dissymétrique infini entre l’analysant et l’analyste. L’analyse a un sens si elle met en jeu le savoir inconscient, de l’analysant, qu’il s’agit de faire parler. Il n’a souvent pas attendu l’analyste pour se faire entendre, mais l’enjeu de la cure est de veiller à son ouverture ou son émergence. Car « loin d’être la passation de pouvoirs, à l’inconscient, le transfert est au contraire sa fermeture[16] ». Dans cette même leçon de son séminaire, Lacan indique en quoi l’interprétation peut alors prendre sa portée à l’apparition du transfert, comme présence de l’analyste qui fait parler l’inconscient en tant que discours de l’Autre, pour produire son ouverture.
Il ne faut donc pas négliger la tromperie inhérente au transfert, laquelle est liée à la dimension de l’amour. Lacan le formule clairement : « à persuader l’autre qu’il a ce qui peut nous compléter, nous nous assurons de pouvoir continuer à méconnaître précisément ce qui nous manque[17] ». Il ne s’agit pas tant de tromper l’analyste, que de se tromper, et de continuer à ne rien savoir de ce qui cause le désir : passion de l’ignorance donc. L’analyste, dans sa réponse à cet amour particulier, vise à permettre à l’analysant de ne pas se maintenir dans la tromperie de l’amour et d’y repérer ce qui le concerne. Pour le dire au risque d’une certaine hâte, c’est l’objet a en tant que c’est ce qui cause son désir. Sachant que cet objet a, si tant est qu’il soit saisissable, ne s’attrape pas si facilement. Sachant aussi que son repérage suppose la traversée des identifications et du fantasme. Ce sera d’ailleurs la tâche et la responsabilité de l’analyste de conduire la cure en veillant à maintenir un écart entre le grand I et le petit a. Ce qui consiste à ne pas confondre le signifiant de l’Idéal du moi − le grand I − qui relève de la logique du signifiant, de l’identification au trait − qui ressort d’une introjection symbolique −, et l’objet cause du désir − le petit a − manque radical situé au champ de l’Autre. L’Idéal du moi, pourrait‑on dire, relève de l’introjection de l’objet, de la manière dont le narcissisme absorbe l’objet, tandis que l’objet a fait trou et pousse vers l’objet et l’autre. La responsabilité de l’analyste dans la conduite de la cure a pour but de conduire le sujet à prendre la mesure de son propre manque : rien au champ de l’Autre ne vient répondre – S(A) – à ma demande d’amour – être son a, son aimé – puisque ce que j’y cherche n’est rien d’autre que ce qui m’y manque – a – et que je crois aimer mais qui n’est que la cause de mon désir. J’entends bien l’équivoque de cette formule et la souligne pour qu’elle ne nous échappe pas : le a est à la fois ce qui me manque au champ de l’Autre qui me fait manquant donc désirant, et ce qui me produit comme ce qui peut manquer à l’Autre. C’est par là que s’introduit la question du désir de l’Autre, et donc de l’angoisse qui doit être au rendez‑vous de la cure.
Le paradoxe, c’est que cette recherche du a au champ de l’Autre qui fait toute l’aventure de la cure[18] n’est possible qu’à la condition de la dissymétrie, le temps nécessaire à l’analysant, de sa relation à l’analyste. Celui‑ci doit donc supporter, le temps qu’il faudra à son analysant, le semblant dont il se trouve affublé. S’il supporte le semblant de savoir, l’analyste n’est pas sans aucun savoir. Le qui pro quo, là encore, c’est que ce savoir en tant qu’il va opérer dans la cure concerne le désir de l’analyste : en tant que tel, ce savoir est sûrement ce dont l’analysant cherche à se tromper, dans l’amour qu’il porte à ce sujet semblant savoir qu’est l’analyste. Savoir sur le manque qui cause le désir, ce savoir est assez improbable sinon intenable, et indicible. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dit le proverbe : à quoi Paul Valery aurait répondu « Mieux vaut souvent qu’elle le garde ! » La plus belle fille du monde, à l’issue de sa cure devrait se sentir plus légère de ce qu’elle a, puisque c’est bien ce qu’elle n’a pas qui est à mettre en jeu dans l’amour[19]. Seulement, cette jolie fille pourrait aussi bien là, devant l’imminence de ce savoir intenable, refermer le volet comme dit Lacan. Je ne crois pas déraisonnable de penser comme Freud que la résistance à la psychanalyse trouve ses plus profonds motifs dans ce que la psychanalyse fait émerger. Je ne crois pas déraisonnable non plus de penser qu’au sein même des groupes analytiques se manifeste une résistance à la psychanalyse à l’endroit de ce savoir.
L psychanalyse
Ce savoir-là, il n’est pas si simple d’en assumer les conséquences : une analyse a cet enjeu et parfois cette vertu. Est-ce aussi l’enjeu de la communauté analytique ? Qu’elle ne bouche pas le trou dans le savoir que la cure permet d’apercevoir serait la moindre des choses – qu’elle ne cède pas à la tentation d’une substantification de l’être. Ce savoir intenable est un enjeu pour les groupes analytiques. On sait que certains ont renoncé à la passe, d’autres n’y ont jamais eu recours − ce qui revient au même depuis que la passe existe. Ne faut‑il pas considérer que ce renoncement est une résistance à la psychanalyse ? J’entends par résistance à l’analyse une résistance à tirer les conséquences de l’émergence du désir de l’analyste. Une psychanalyse amputée de sa fin et de l’ouverture supplémentaire de la passe est‑elle bien différente de la psychologie ?
Il est évident que nous ne pouvons pas nous mettre tous d’accord sur La psychanalyse, et qu’il faut nous résoudre à l’évidence : elle n’existe pas − sauf à regrouper des pratiques hétérogènes et à confondre l’analyste et le psychothérapeute. S’il n’y a pas La psychanalyse, il relève de la responsabilité de l’analyste qu’il puisse y en avoir une. Et puisque Le psychanalyste a aussi un statut précaire, j’ai tendance à penser que cette responsabilité incombe aussi à l’analysant. Il serait fou de confier aux seuls analystes la responsabilité de la psychanalyse, comme le disait notre collègue Sidi Askofaré il y a une vingtaine d’années. On peut y entendre la prise en compte de l’existence de la passe aussi bien qu’une responsabilité qui incombe à l’analysant – mener sa tâche y compris malgré les résistances de l’analyste. Et pourquoi ne pas pousser cette logique jusqu’au candidat à l’analyse ? Il serait facile de dire qu’il ne sait pas ce qu’il demande en disant « je veux faire une psychanalyse », et d’engager la partie par l’annulation de son dire, en résistant à l’analyse qu’il souhaite commencer. Il s’agit pour l’analyste qui reçoit une demande d’analyse, de prendre au sérieux dès le premier échange le rapport du candidat analysant à ce nom de Psychanalyse, supposer d’emblée un amour de Psychanalyse qui pourra être mis au service de la cure[20], voire déjà, un rapport symptomatique à Psychanalyse. Barrer le La et écrire L psychanalyse est un premier pas dans ce sens, vers la possibilité d’une psychanalyse.
Psychanalyse, « P » majuscule
Au commencement de la psychanalyse était donc l’amour – de Freud, pourrait‑on dire. Si le nom de Freud faisait venir à lui des candidats à l’analyse, ne faut-il pas considérer que désormais, la donne a changé et que c’est le nom Psychanalyse qui précède celui de l’analyste ?
Un baptême profane
Qu’est‑ce que le signifiant « psychanalyse » dans le discours courant ? Elle est là depuis Freud dans les signifiants disponibles, et permet que certains demandent à « faire une psychanalyse. » L’important c’est qu’il y ait alors un analyste pour engager la partie et accueillir le transfert qui l’inaugure, ce que rien ne garantit. Un analyste, est‑ce celui qui permet d’élever ce signifiant à la hauteur qui convient pour qu’une analyse soit possible ? Cette hauteur est‑elle celle du nom propre ? Je pose cette question car avec le signifiant on peut toujours discuter de ce que cela veut dire, du fait du malentendu de la parole. Mais dans le registre du nom propre, il n’y a rien à discuter du fait de son caractère idiotique et intraduisible d’une langue à l’autre ce qui l’exclut du malentendu[21]. Il n’y a rien à redire à celui qui dit « je veux faire une psychanalyse » ni à considérer qu’il ne sait pas ce qu’il dit si Psychanalyse est entendu comme nom propre. Il ne le sait pas plus qu’un autre d’ailleurs, du fait de l’inconscient, et il n’y a à ce titre aucune raison de mépriser ce qu’il dit. Mieux vaut l’entendre, peut‑être, comme une déclaration d’amour appuyée à la promesse que recèle ce nom, Psychanalyse, de « dissoudre ce qui fait malaise dans la culture, mais aussi et avant tout dans notre existence[22] ». Mais une déclaration d’amour peut‑elle être adressée à Psychanalyse ? Peut‑être que oui, si Psychanalyse est pour celui qui le prononce un nom de l’Autre.
Pierre Bruno propose dans « La ruelle du désir[23] » de faire de Psychanalyse un nom propre en l’écrivant avec un « P » majuscule. J’ai repris dans mon titre cette écriture qui permet « de souder ce nom propre au nom propre, donc singulier, de quiconque s’autorise à être psychanalyste. Il n’y a donc pas un ensemble des psychanalystes, pas plus qu’il n’y a La psychanalyse, avec une majuscule cette fois sur l’article défini.[24] ». Psychanalyse n’est pas un surnom, un substitut du nom comme ça pourrait être le cas de psychanalyste. Comme nom propre, il n’assure pas d’existence à La psychanalyse. Il n’y a donc pas la vraie psychanalyse contre la fausse, ni la dévoyée contre la pure. Psychanalyse, comme nom propre, laisse chacun de ceux qui se risquent à la position de psychanalyste seuls à devoir − et pouvoir − répondre de leur rapport à cette marque qu’ils adjoignent à leur nom. Car comme nom propre, Psychanalyse ne dit rien de ce que c’est, ni ne qualifie rien.
Ce « baptême profane » nous force plutôt à renouveler l’abord que nous pouvons avoir de la Psychanalyse. Chacun d’entre nous a à se tenir « pour responsable d’une seule chose, son rapport singulier, voire symptomatique, à Psychanalyse[25] » ce que j’entends ainsi : aimer ce nom qui ne relève pas du signifiant, l’aimer « en raison de l’affinité, justement, du nom propre à la marque, à la désignation directe du signifiant comme objet[26] ». Comme nom propre, Psychanalyse ne se saisit que dans le rapport symptomatique de chacun à ce nom : dans la cure et la passe notamment[27], mais aussi dans le discours courant − où comme nom de l’Autre il pourrait bien ouvrir au symptôme la voie du lien social – analytique. Est-ce à dire que Psychanalyse est tout et n’importe quoi ? Assurément pas, mais ce baptême exclut que Psychanalyse soit la marque distinctive d’un groupe analytique contre les autres. Il nous faut même alors reconnaître que la plus psychologisée des psychanalyses n’est pas sans rapport à ce nom propre. Chacun se trouve ainsi condamné à soutenir son « rapport symptomatique à Psychanalyse » et à assumer sans le secours d’aucun groupe ce qu’il fait au nom de Psychanalyse. Ce rapport transcendant les groupes et écoles, implique que Psychanalyse ne peut pas faire école sur une homogénéité doctrinale.
Le Pari du transfert – de travail
Il est certainement plus judicieux de mettre une majuscule à Psychanalyse qu’à école dans la perspective d’un « faire école » – qui comporte toujours le risque de faire foule si on laisse de côté le faire pour ne retenir que l’école. Ce baptême profane met en question le rapport des analystes à la communauté, qu’il faut entendre comme l’ensemble des groupes analytiques. Une question peut retomber sur chacun d’eux : qu’est-ce qui les organise ? On sait, pour avoir lu Freud, l’importance qu’il accorde à l’amour dans son sens élargi et à l’identification dans la structure des foules. Dans son article sur la « psychologie des foules[28] » – Freud était occupé par la question de formaliser sa société au moment il l’écrivait –, il n’est pas question du transfert, mais on pourrait légitimement l’y attendre. De ce texte, je vous propose de retenir trois points.
1) D’abord, la non-opposition de l’individuel et du collectif, posé par Freud dans son introduction est une thèse que Lacan reprend dans le séminaire sur le transfert[29] ou encore dans la conclusion du « temps logique » : « le collectif n’est rien que le sujet de l’individuel[30]. » Lorsque nous essayons de mettre l’analytique au principe de nos organisations nous prenons au sérieux cette thèse freudienne. Seule l’expérience peut nous dire si nous y parvenons. Ne doit‑on pas en déduire que ce que nous enseigne la cure peut nous orienter dans la formation et le fonctionnement de nos associations ? Si c’est le cas, qu’en est-il du transfert et de son maniement dans nos groupes ? La question peut paraître saugrenue mais l’appropriation de cette thèse par les associations orientées par les enseignements de Lacan me semble la justifier.
2) Ensuite l’amour dans sa conception élargie comme dit Freud − soit la libido sous la forme des pulsions sexuelles − et l’identification sont au principe de la constitution des foules. Leur nouage tourne autour de la dialectique de l’être et de l’avoir. Freud qualifie de régression le passage de l’amour vers l’identification. Cette qualification peut s’appliquer à sa conception de la foule : ses membres ont mis un seul et même objet à la place de leur idéal du moi, chacun renonçant ainsi à son propre jugement et ils s’identifient alors les uns aux autres. L’identification horizontale vient compléter l’identification verticale – ou l’amour d’un leader – insuffisante à la constitution en foule. La foule, avec son caractère régressif, n’est probablement pas le lien social que Freud privilégie, notamment pour la communauté analytique.
3) D’où ce dernier point qui me paraît d’une extrême importance : l’état amoureux est le seul, nous dit Freud où « l’objet [attire] sur lui une partie de la libido narcissique du moi[31]. » Il me semble qu’il nous invite à retenir le choix de l’amour comme voie de sortie de la foule, à condition de spécifier cet amour comme celui qu’une cure rend possible − a minima le transfert. La névrose est une voie moins sûre pour Freud, puisqu’elle partage avec l’hypnose et la formation en foule le caractère de régression narcissique impropre à fonder un lien social allégé du penchant narcissique. Il faut sûrement comprendre que Freud compte sur la cure pour tempérer les névroses de chacun, mais il me semble surtout qu’il exclut la solution de la foule comme celle de l’hypnose − nul besoin de vous rappeler l’aveu de Freud quant à son aversion pour la suggestion dans ce texte − et invite à faire le pari de l’amour que permet la cure. Je m’étonne qu’il n’ait pas poussé les choses jusqu’à introduire ici la question du transfert, à la manière de Lacan qui en 1971 lance cet hapax du « transfert de travail[32]. »
Lacan en dit peu, et nous laisse alors la charge d’éclairer cette histoire. Nous utilisons souvent cette expression, mais nous expliquons‑nous vraiment sur elle ? Je vous livre la première association que le terme de transfert de travail me suggère. Il nous rappelle tous à notre condition d’analysant, et nous appelle à une certaine tâche. Plus que de psychanalystes, nos associations gagnent à être associations d’analysants − ou mieux de Psychanalyse − pour éviter le plus possible le travers de la confrérie ou de la corporation. Lacan y veillait en mettant le non-analyste au cœur de l’école. Bien sûr, nous n’en sommes pas quittes de la tâche qui nous incombe pour que notre amour de Psychanalyse ne se réduise pas à une passion.
Tâche sans fin
Lorsque nous nous adressons à une communauté, ce n’est pas au titre d’analyste mais plutôt d’analysant, en nous consacrant en quelque sorte à une « tâche analysante infinie[33]. » Cette tâche, hors analyse n’est pas pour autant hors transfert − un transfert de travail. Je cite Lacan : « L’enseignement de la psychanalyse ne peut se transmettre d’un sujet à l’autre que par les voies d’un transfert de travail. Les « séminaires », y compris notre cours des Hautes Études, ne fonderont rien, s’ils ne renvoient à ce transfert. Aucun appareil doctrinal, et notamment le nôtre, si propice qu’il puisse être à la direction du travail, ne peut préjuger des conclusions qui en seront le reste[34]. » Cet autre transfert est ce sur quoi mise Lacan, et il me semble qu’il nous invite à considérer que la doctrine est impropre à anticiper sur ce qu’il permettra de conclure. La formule de Lacan : « au commencement de la psychanalyse est le transfert » pourrait–elle devenir : au fondement du faire école est le transfert ? Si c’est dans le rapport entre l’élaboration de la doctrine et le transfert de travail que la transmission de la psychanalyse serait possible, faut‑il en déduire que le savoir analytique ne vaut rien sans amour ?
Lacan reprend ici la préoccupation dont il fait état en 1961 dans son séminaire sur le transfert, à savoir le rapport de chaque membre à la communauté analytique et ses incidences sur la doctrine analytique et la pratique de la cure. Si Lacan fait ce pari, ce n’est pas dans le sens de la fermeture de l’inconscient corrélative à l’émergence du transfert dans la cure. Ce n’est en tout cas pas dans ce sens que je mets l’accent sur ce pari, mais sur le transfert, son destin et son traitement dans nos groupes. Nous savons que nous ne pouvons éviter les effets de transfert dans nos assemblées, et que ces effets peuvent réouvrir la porte des passions : amour, haine[35] et ignorance, puisqu’elles sont là d’emblée chez le parlêtre comme « composantes primaires du transfert[36] ». Lacan met d’ailleurs l’accent sur l’ignorance corrélée à l’amour et à la haine, comme fondamentale. Certes, on peut attendre d’une analyse qu’elle ait des effets sur les passions de l’être et notamment l’ignorance – passion majeure du parlêtre. N’oublions pas que « c’est un état du sujet en tant qu’il parle[37] » et que c’est sur cette modalité que le sujet se présente dans le transfert. L’ignorance, dans le passage à l’analyste change de statut, le savoir de l’analyste devenant « le symptôme de son ignorance[38] » qu’il pourra mettre en œuvre de manière « formante[39] » pour le sujet dans la cure. Formante, l’ignorance l’est aussi pour l’analyste si on suit Lacan : « C’est bien là qu’est la passion qui doit donner son sens à toute la formation analytique, comme il est évident à seulement s’ouvrir au fait qu’elle structure sa situation[40] ».
Le drame du Grand I et la saloperie du a
Pour essayer de conclure, je vous propose que nous posions d’abord que nous sommes tous ignorants – puisque c’est de là que s’origine notre travail analysant. Posons ensuite qu’il n’y a pas de différence entre le transfert et le transfert de travail puisque dans les deux cas il se fonde sur le rapport au (sujet supposé) savoir. Mais il faut reconnaître une particularité de la cure, dans le sens où le sujet choisi ce « un seul[41] » à qui il peut s’adresser comme sujet supposé savoir. L’organisation des psychanalystes, précise d’ailleurs Lacan, indique qui peut le représenter quand elles donnent des titres[42]. On voit donc l’importance qu’il y a à faire des associations de psychanalyse plus que de psychanalystes, pour veiller à ce que l’analyste ne relève pas de l’idéal : une association en ce sens, n’a pas à garantir le psychanalyste, ne serait-ce qu’en en publiant une liste.
Mais « le drame de l’organisation sociale, communautaire, des psychanalystes » tient aussi pour Lacan à la fonction et au prestige de Freud « à l’horizon de toute position de l’analyste[43] ». Le nom de Freud, père de la psychanalyse, sûrement idéalisé et pas sans raisons, pèse sur nous. Si l’analyste le met en position d’Idéal du moi, sa tâche sera marquée par l’ombre qu’il s’en fera. Une vertu pourra en être que l’analyste s’impose un certain nombre de restrictions et d’exigences morales, ce qui n’est déjà pas rien. Mais sur un autre versant, cet idéal peut être mis au compte du narcissisme : la tâche analytique comme l’organisation sociale d’une société de psychanalyse en seront alors rendues problématiques. Le poids de l’idéal menace toujours la position de l’analyste. Car, Lacan ne cesse de le montrer, ce n’est pas de ce côté qu’il peut opérer y compris si certaines cures s’accrochent à l’analyste comme Idéal du moi. Ce qui opère, c’est le désir de l’analyste, en tant qu’il ne s’en tient pas à déboucher sur le plan des identifications et permet avec la reconnaissance de la pulsion à faire émerger la cause soit l’objet a. Voilà ce que dit Lacan de ce que l’analyste devra faire avec le transfert : « l’opération et la manœuvre du transfert sont à régler d’une façon qui maintienne la distance entre le point où le sujet se voit aimable, – et cet autre point où le sujet se voit causé comme manque par a, et où a vient boucher la béance que constitue la division inaugurale du sujet[44]. » Cette orientation de la cure a vocation à lui assurer une fin conforme à son but.
Comment, dans la communauté analytique, opérer dans ce sens puisque le transfert ne s’y fonde pas de l’adresse à « un seul » ? Si le transfert, est bien « l’affirmation du lien du désir de l’analyste au désir du patient[45] » – autre manière de dire son actualité plutôt que d’en faire une pure répétition – qu’affirme‑t‑il dans la communauté ? Peut-être le rapport au désir de l’analyste, mais il n’est pas facile d’y appliquer les mêmes méthodes que dans la cure. Quel usage et quel traitement en faire dans une formation collective ? Si la cure consiste à maintenir l’écart entre le grand I et le petit a, peut‑on en tirer leçon pour le transfert de travail ? Il s’agirait de pouvoir mettre en fonction quelque chose de l’ordre du a nécessaire pour s’opposer à la régression narcissique. Mais, mettre l’objet a toujours au cœur de nos liens et nos travaux, qu’est‑ce que cela peut bien vouloir dire ? Je vous rappelle ces mots de Lacan : « nous disons que nous fondons l’assurance du sujet dans sa rencontre avec la saloperie qui peut le supporter, avec le petit a dont il n’est pas illégitime de dire que sa présence est nécessaire[46]. »
Entre la saloperie et l’idéal, entre la jouissance de l’objet et celle du moi, n’avons-nous pas à tenir, via le transfert comme amour pris dans le rapport au savoir, une voie qui permette de nommer quelque chose Psychanalyse ? Ne devrait-on pas entendre ce passage au nom propre de Psychanalyse, comme ce qui nommant le principe d’un trou dans le savoir permet d’en faire le symptôme de l’ignorance ? Si Psychanalyse comme nom propre a retenu mon attention, c’est en ce sens qu’il pourrait limiter pour chaque groupe analytique, et par conséquent pour chaque analyste, le glissement possible vers l’infatuation, le narcissisme, soit une fonction parente de l’objet a − qui lui, reste indicible. Il supplémenterait les groupes et les psychanalystes, les interprétant comme pas tout, et laisserait ainsi sa chance à l’amour, de Psychanalyse. Mais ce baptême profane est‑il un acquis ou bien toujours à refaire, par chacun d’entre nous, dans sa pratique comme dans ses engagements associatifs ? Il me semble que chacun peut y prendre sa part, mais reste à savoir comment. Peut‑être en œuvrant pour que l’attache à Psychanalyse, – qu’on pourrait écrire a‑tâche ou Amour de Psychanalyse – vise un travail et ses fins plus que la constitution d’un groupe comme fin – ce qui pourrait être la définition de la foule ? Entendons bien que cette question qui évoque le cartel et les petits groupes de Bion – donc la dissolution – se pose aussi pour la cure. Plus que de résolution, ne devrait‑on pas alors parler de dissolution du transfert ? Chacun ainsi renvoyé à sa solitude se trouverait-il engagé par son Amour de Psychanalyse dans un travail dont la vocation serait autre que de le préserver de l’intranquillité ?
Rémi Brassié, Paris le 16 novembre 2019
notes :
[1] Pierre Bruno, Sylvianne Cordonnier, Véronique Sidoit et Laure Thibaudeau ont accepté de coordonner les rencontres du Pari de Lacan à Paris, sur ce thème pour l’année 2019-2020.
[2] Ces questions font l’objet du travail que nous menons à Toulouse dans le collectif psychanalyse et politique.
[3] Jacques Lacan, « L’agressivité en psychanalyse », Écrits, Paris, Le Seuil, 1966, p. 107.
[4] Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, Paris, Seuil, le Champ Freudien 2004, p. 12 comme dans la « Proposition d’octobre 1967 » in Ecrits, Paris, Seuil, Le Champ Freudien,1966, où il formule qu’au commencement est le transfert.
[5] Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, op. cité, p. 183-184.
[6] Jacques Lacan Le séminaire Livre X : L’angoisse, Paris, Seuil, le Champ Freudien 2004, p. 128.
[7] Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, op. cité, p. 18. Notons aussi : « […] vous ne devez d’aucune façon, ni préconçue, ni permanente, poser comme premier terme de la fin de votre action, le bien, prétendu ou pas, de votre patient, mais précisément son éros. »
[8] Sigmund Freud, « Remarques sur l’amour de transfert », dans La Technique psychanalytique, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 2007, p. 153.
[9] Cf. Jacques Lacan, « Introduction à l’édition allemande des Écrits » (1973), dans Autres écrits, op. cité.
[10] Jacques Lacan Le séminaire Livre XI : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, op. cité, p. 220‑221, mais aussi, « Première version de la proposition du 9 octobre 1967 » in Autres écrits, op. cité, p. 578 : « Le transfert, je le martèle depuis déjà quelque temps, ne se conçoit qu’à partir du terme du sujet supposé savoir. » ou p.248 du même ouvrage.
[11] Jacques Lacan, Le séminaire Livre X : L’angoisse, op. cité, p. 175.
[12] Idem, p. 148. Lacan y présente l’acting out comme amorce du transfert, transfert sauvage, la question étant de faire entrer « l’éléphant sauvage dans l’enclos ».
[13] Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, op. cité, p. 17.
[14] Voir par exemple Sigmund Freud, « Sur la psychologie du lycéen », in Résultats, Idées, Problèmes, tome I, PUF, « Bibliothèque de psychanalyse », Paris, 1984.
[15] Voir note 12.
[16] Jacques Lacan Le séminaire Livre XI : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse op. cité, p. 119. Lorsqu’il est à ciel ouvert, on est dans un autre ordre de difficultés.
[17] Idem, p. 121.
[18] Jacques Lacan, Le Séminaire Livre X ; L’angoisse, op. cité, p. 390.
[19] Voir par exemple Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, op. cité, p.415.
[20] C’est l’idée de Pierre Bruno dans « Aucun commencement » in Psychanalyse YETU n°41.
[21] Je vous renvoie à la leçon du 20 décembre 1961 et aux suivantes du séminaire sur l’identification de Lacan. Ainsi qu’à Lacan, Autres écrits, op. cité, p. 248 : « On reconnaît à la première ligne le signifiant S du transfert, c’est‑à‑dire d’un sujet, avec son implication d’un signifiant que nous dirons quelconque, c’est-à-dire qui ne suppose que la particularité au sens d’Aristote (toujours bien venu), qui de ce fait suppose encore d’autres choses. S’il est nommable d’un nom propre, ce n’est pas qu’il se distingue par le savoir, comme nous allons le voir. »
[22] Pierre Bruno, « Du désir » in Psychanalyse YETU n°43, Erès, Toulouse, 2019.
[23] Idem.
[24] Idem, p. 70.
[25] Pierre Bruno, « Du désir » in Psychanalyse YETU n°43, Erès, Toulouse, 2019.
[26] Cf. la leçon du 20 décembre 1961 du séminaire sur l’identification de Lacan. p. 86 de la version ALI
[27] Est‑ce que l’enjeu de la nomination dans la passe ne concerne pas ce nom propre‑là ? Je me contente de mentionner la question, qui nous ferait digresser.
[28] Jacques Lacan, Le séminaire Livre VIII : Le transfert, op. cité, p. 386.
[29] Idem, p. 457.
[30] Jacques Lacan, « Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée » in écrits, op. cité, p. 213.
[31] Sigmund Freud, « Psychologie des foules et analyse du moi » (1921) in Essais de psychanalyse, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1981, p. 216.
[32] Jacques Lacan, « Acte de fondation (21 juin 1964) » in Autres écrits, op. cité, p.236, la citation figure dans la note adjointe le 28 février 1971. Je ne l’ai retrouvé nulle part ailleurs, mais vous me signalerez peut‑être d’autres références.
[33] Comme j’ai pu le relever dans ma lecture du numéro 42 de la revue Psychanalyse YETU. « L’attache » était le titre de mon intervention pour Les lecteurs du dimanche, organisés par Le Pari de Lacan le 16 décembre 2018 à Paris. Cette tâche infinie renvoie bien sûr à la « tâche sans fins » de Freud dans « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin » (1937), in Résultats, idées, problèmes tome II (19211938), PUF, Paris, 1985.), p. 265.
[34] Jacques Lacan, « Acte de fondation (21 juin 1964) » in Autres écrits, op. cité, p.236, la citation figure dans la note adjointe le 28 février 1971.
[35] Dont Véronique Sidoit nous a parlé le 12 octobre 2019 pour l’ouverture des travaux sur le transfert, sous le titre « Qui pro quo et malentendus »
[36] Jacques Lacan, Le séminaire, Livre I, Les écrits techniques de Freud, Paris, Seuil, 1975, p. 298.
[37] Idem, p. 189.
[38] Jacques Lacan, « Variantes de la cure type » in Ecrits, op. cité, p. 358.
[39] Jacques Lacan, Le séminaire, Livre I, Les écrits techniques de Freud, op. cité, p. 306.
[40] Idem.
[41] Jacques Lacan Le séminaire Livre XI : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, op. cité, p. 211.
[42] Idem, p. 210.
[43] Idem, p. 211.
[44] Idem, p. 248.
[45] Idem, p. 229.
[46] Idem, p. 232.