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LES RENCONTRES DU PARI DE LACAN À PARIS
mars 16 - 14 h 00 min - 18 h 00 min
14h-16h
LA REALITÉ, séminaire de Pierre Bruno
PIERRE BRUNO
Freud a construit le binôme d’une réalité dite matérielle, qui implique une perte, et la réalité psychique, conçue comme « dédommagement » de cette perte. Lacan a introduit la catégorie du réel, qui s’affirme dans les impasses de la logique, précisément dans l’impossibilité pour la structure de se recouvrir elle-même.
Qu’en est-il alors pour lui de la réalité ?
Pierre BRUNO interviendra sous cet argument :
“Je reviendrai sur la proposition que j’ai avancée : l’impossibilité de structure de représenter la scène primitive scelle l’équivalence entre fantasme et réalité. A cette occasion, j’examinerai succinctement la relation critique de Lacan à Mélanie Klein.
J’entamerai ensuite la leçon 8, qui sera la dernière, et que je développerai jusqu’en juin. Je traiterai d’abord du surtitre « Trafalgar » c’est-à-dire de la correspondance Freud-Marie Bonaparte.”
(NOUVEAUX) PROBLÈMES CRUCIAUX POUR LA PSYCHANALYSE
16h30-18h
Deuxième temps des Rencontres dédié aux échanges et à la préparation work in progress du colloque qui aura lieu en 2025 à l’initiative de la revue PSYCHANALYSE YETU et de l’association Le pari de Lacan. Nous allons poursuivre le débat autour du thème du futur colloque : (Nouveaux) problèmes cruciaux pour la psychanalyse.
- Maria TRIANTAFYLLIDOU interviendra sous le titre :Le métier d’être homme (Marie Iemma-Jejcic): agir en amont (Pierre Bruno)
Vous trouverez ci-dessous l’argument et le texte préparatoire présentés lors de la Rencontre du 7 octobre, points de départ pour commencer à affiner ces divers problèmes.
Argument
Texte préparatoire
(points de départ pour commencer à affiner ces divers problèmes)
La revue PSYCHANALYSE YETU organise, avec Le Pari de Lacan, son deuxième colloque intitulé : (Nouveaux) problèmes cruciaux pour la psychanalyse. Ce colloque aura lieu dans le 1er semestre 2025. Un collectif de huit personnes est chargé de sa préparation. (Le collectif est composé de : Isabelle Espérou, Anne-Sophie Guillen, Marie-Jean Sauret et Véronique Sidoit pour la revue PSYCHANALYSE YETU ; de Christian Cazeneuve et Maria Triantafillydou pour le Pari de Lacan ; de Marc Lescanne pour la Délégation du Pari de Lacan).
Ce texte fait suite à la présentation plus détaillée des Rencontres de Paris du 7 octobre dernier. Il a pour objectif principal d’inviter qui le souhaite à faire part de son questionnement relatif aux «(Nouveaux) problèmes cruciaux pour la psychanalyse» sous la forme d’écrits assez brefs qui seront diffusés sur une liste spécialement créé. Ces écrits prépareront les moments de débats, en présentiel ou en visio-conférence, qui jalonneront la préparation des journées au cours de l’année 2024.
Malgré le titre du colloque choisi, il ne s’agit pas de la lecture du séminaire éponyme que Lacan a livré en 1964-1965, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, mais de recueillir l’émergence du nouveau tout en restant dans le champ de la « psychanalyse vraie » (Lacan, 1958).
L’argument du colloque est le suivant : « LA psychanalyse n’existe pas. C’est, au mieux, un paralogisme, à savoir un ratage dont peut advenir une satisfaction, à condition déjà qu’elle soit effeuillée au un par un. Tel « l’innommable » de Beckett, l’analysant est l’inventeur perpétuel : il ne peut dire et donc continue. Un psychanalyste est là, ou pas, pour l’aider contre à mettre un point final à son roman. Entre temps, dans les lignes et les blancs de son dit, se dressent, toujours infranchissables d’abord, les obstacles que Lacan a nommés, en 1965, « Problèmes cruciaux ». Ne pas s’en détourner requiert et juge la seule qualité qui vaille : persévérance. Cependant, pourquoi « nouveaux » ? Les accolades de la parenthèse ne sont ni des mots, ni des lettres, mais des tatouages qui invitent à prendre acte de ce qu’un dit est (pléonasme) toujours neuf. Pourquoi les terrestres (pour l’instant) s’habillent-ils, se tuent-ils, se droguent-ils, s’aiment-ils – ou elles aussi bien ? Comment, de ce cadran astral, une fois les étoiles remises à leur place, peut-on créer sa perspective ? »
Quelques constats et questions sont d’ores et déjà soulevés : Qu’est-ce que la pratique actuelle de la psychanalyse aujourd’hui ? Y a-t-il des différences spécifiques qui s’imposent entre les différents pays où elle existe ? Quelle est la place de la psychanalyse dans le contemporain ? Quel est l’impact, ou l’empreinte, du contemporain sur la psychanalyse ? Comment le reçoit-elle, délibérément ou non ? Les publications font état de problèmes posés quant à la direction de la cure par certains des sujets de notre temps, identifiés par certains psychanalystes sous les termes d’états limites, de nouveaux genres, d’autistes, de psychose ordinaire ou non : qu’en est-il du transfert ? Certaines de ces publications cèdent au scientisme des psychologies disponibles, de sorte que cette psychanalyse semble alimenter les « nouveaux » diagnostics et prendre acte de l’éradication des formes d’assujettissements (névrose, psychose, perversion) déjà effective dans le DSM.
De la sorte, deux problèmes émergent : premièrement, celui posé par l’émergence de sujets aux formes d’assujettissements masquées et rendus illisibles par le discours courant, et deuxièmement, celui d’une sorte de renoncement au discours analytique lui-même. En effet, la psychanalyse telle que nous nous en soutenons, n’est plus sollicitée dans des débats publics, scientifiques, où pourtant elle aurait son mot à dire. Les rares psychanalystes invités sont, le plus souvent, ceux qui ont cédé au scientisme ambiant, s’égarant dans l’idée que la psychanalyse retrouverait là une légitimité, par exemple, en se soumettant à l’injonction adaptative du moment, en croyant démontrer statistiquement son efficacité sur la place publique – soit par des moyens non analytiques.
Alors, par où commencer et comment traiter « ces/nos » questions non pas en philosophe ou en en sociologue, mais en restant dans le champ de la psychanalyse ?
Le séminaire de Lacan évoqué fournit une méthode indiquée dans le titre sous lequel il l’avait d’abord annoncé : « Les positions subjectives de l’être ». Pourquoi de l’être, alors qu’il avait avancé précédemment qu’il s’agissait de la position du sujet ? Car la question se poserait alors du rapport à…. à quoi ? Lacan récuse explicitement qu’il s’agisse de « positions subjectives de l’existence », car cela ne vaudrait que pour le névrosé, ce qui nous prévient de ne pas confondre « positions subjectives » et « formes d’assujettissement » (névrose, psychose, perversion). D’où le choix, qu’il annonce provisoire, de « positions subjectives de l’être ». Les problèmes sont élargis au sujet quel que soit son « habitat » structurel. Le sujet dont il est question est le sujet effet du signifiant qui le représente pour un autre signifiant dont une cure en quelque sorte le délivre.
Ces positions subjectives demeurent le champ d’investigation des problèmes cruciaux et désignent, disons approximativement, un champ balisé par les relations entre trois pôles autour de l’identification. Pour illustrer son dire, Lacan écrase la bande de Möbius et lui donne ainsi l’allure d’un triangle dont il nomme les sommets : Savoir en haut, Sexe en bas à droite, Sujet en bas à gauche. Il inscrit le sens (Sinn) entre Savoir et Sexe ; la poussée, la contrainte (Zwang) entre Sujet et Savoir et la Vérité (Wharheit) entre Sujet et Sexe.
Il explicite les trois sommets : 1) il s’agit là de la position de l’être du sujet (du « Je suis » de Descartes), 2) de l’être du savoir et 3) de l’être sexué, ajoutant que rien n’est concevable dans la dialectique analytique sans la conjugaison de ces trois termes. Ne croyons pas pour autant que les positions subjectives de l’être désigneraient le rapport du sujet à chacun des termes du triangle möebien ! Ce serait oublier l’objet a, c’est-à-dire ce qui manque aux positions subjectives de l’être, énonce Lacan.
Nous pourrions ainsi aborder nos débats autour de ces trois pôles : rapport au savoir, rapport au sexe, rapport au sujet, aussi bien questionner sens, vérité et contrainte – toujours dans le rapport à l’objet a.
– Par exemple, relativement au savoir, comment articuler le constat selon lequel la science ne veut rien savoir du sujet, mais ne peut se passer du sujet qui la fabrique, avec l’interrogation de Lacan dans « La science et la vérité » sur ce que serait une science qui inclue la psychanalyse ?
– ou bien, par rapport au Sujet, les positions subjectives de l’être étant supposés inclure toutes les nouvelles désignations qui épinglent les sujets, qu’est-ce que celles-ci peuvent nous enseigner ?
– ou encore, par rapport au sexe, quel rapport au semblant est mis en question par l’efflorescence des revendications de communautés de jouissance… ?
Ce ne sont que des ouvertures, d’autres existent…De la sorte, chacun peut interroger sa pratique en focalisant ses questions autour de chacune des trois positions subjectives de l’être distinguées par Lacan et faire part de son questionnement sous la forme d’écrits d’une page maximum qui seront diffusés sur la liste spéciale.
L’accès est libre, aucune inscription n’est requise.
Samedi 14h – 18h à PARIS
Institut Protestant de Théologie
83 boulevard Arago, 75014 Paris