TEMOIGNAGES DES CARTELS PENDANT LA CRISE SANITAIRE COVID-19
Auteur: sans auteur
TEMOIGNAGES DES CARTELS PENDANT LA CRISE SANITAIRE COVID-19
CARTEL « Autour du livre “Qu’est-ce que rêver ?” »
Patrick Bernardini, Frédérique de Oña, Murielle Blachère-Battaglia, Laure Thibaudeau
Plus-Un : Elda Pouli
5/5/2020
Notre cartel utilisait déjà des moyens numériques pour se réunir, quand ceci n’était pas possible, car le plus-Un vit à un autre pays et elle n’était pas présente à Paris pour toutes les réunions de travail du cartel.
Depuis la crise sanitaire le rythme des réunions a changé. On se réunit toutes les semaines au lieu de tous les mois, car pour tous les cartellisant, l’espace du cartel a constitué la façon de localiser quelque chose de l’ordre du vivant contre la menace, la peur, le confinement, le réel de la mort. Une sorte de faire face aussi à la « distance sociale », comme issue de sortie à ce moment des restrictions.
Notre cartel constitue –pendant le temps de confinement- un lien qui fait appui pour tout un chacun de nous. Il y a quelque chose de l’au-delà de l’énergie contre le covid-19. Le cartel est une manière de réaffirmer notre désir. Actuellement il est bénéfique et donne une consistance à un vivant, qu’on avait tous besoin.
Il s’agit d’un nouage fondamental qui n’est pas une donnée d’emblée mais qui est de l’ordre du contingent. Notre cartel avait déjà fait nouage du désir auquel on s’appuie. Et il y a un produit (propre à chacun) qui s’appuie sur ce nouage.
Si l’association se propose comme un lieu d’adresse, la possibilité à cet espace s’ouvre. Le Pari de Lacan ouvre la possibilité à cet espace.
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CARTEL « Le désir de l’analyste et l’Autre sexe » Lina Kessanopoulou, Elda Pouli, Madelyn Ruiz, Christos Tsamprounis
Plus-Un : Yiannis Dasoukis
Athènes, le 4 mai 2020
Le confinement dû à la crise sanitaire nous a fait travailler plus souvent que d’habitude pour notre cartel. Nous considérons qu’il est précieux que nous ayons réussi à nous réunir en ligne pour poursuivre notre travail, qui s’est avéré très productif. Précieux car c’était un élément de vie – malgré la présence dominante de la mort – puisqu’il était motivé par le désir ; c’était un point de rencontre du vivant qui insiste en nous. Nous confirmons le produit du cartel en tant que produit de chacun et en même temps comme dérivé du travail en cartel. Nous étions déjà quelque peu préparés à cette crise, car nous sommes confrontés à des contraintes financières depuis longtemps, d’où l’affaiblissement significatif du système national de santé. Comme si on avait déjà une conscience du danger. Il semble que nous nous soyons adaptés plus rapidement aux nouvelles conditions. En levant les mesures et le confinement en Grèce (depuis le 4 mai 2020) surgit une insécurité intense pour l’avenir économique.
Les travaux du cartel se concentrent sur la question du désir de l’analyste, en particulier sur le régime particulier des premières semaines de la pandémie covid-19. Nous travaillons actuellement sur le fait qu’accueillir au cabinet n’est pas du tout la même chose que de travailler via les médias en ligne. Plus spécialement, en ce qui concerne les nouveaux patients. Un cartellisant évoquait le fait du changement d’avis par rapport au diagnostic quand il a vu dans son cabinet médical la semaine dernière un nouveau patient qui avait déclenché durant la quarantaine et lequel il avait reçu deux fois via Skype à cause du confinement. Nous réfléchissons sur la question que pour entamer une cure, le sujet doit-il être présent et nous nous interrogeons car chaque cas est différent. Le travail par Internet a ses particularités, qu’il s’agisse du transfert du travail en cartel ou de l’enjeu de l’opération analytique. C’est un sujet d’élaboration qui soulève des points capitaux de la pratique psychanalytique comme le désir de l’analyste. L’invention en psychanalyse ne peut être motivée que par le désir de l’analyste. Cela soulève également la question de la présence de l’analyste, la question du corps, de la parole, du discours, de l’écoute, du transfert, du rapport analytique dans chacune de ses registres : symbolique, imaginaire et réelle. Se pose la question de la spécificité de chaque analyse, de chaque analysant, de chaque analyste, voire de chaque séance. Avec tout cela à l’esprit, on se pose la question si une analyse en ligne puisse être possible quand elle n’est pas possible autrement.
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CARTEL « Le séminaire livre X : l’Angoisse »
Corinne Larroque, Zoé Callandreau, Isabelle Espérou, Rémi Brassié
Plus-un : Marie-Line Lattuca
Notre désir de poursuivre notre cartel sur l’angoisse n’a pas été entamé par ce confinement, il en a été au départ entravé par les aléas de la technologie informatique.
Nous avons réussi à nous retrouver le 7avril en Visio-conférence. Bien évidemment nos échanges ont beaucoup questionné la situation inédite que nous traversons et particulièrement ses conséquences sur notre clinique.
Un champ de réflexions s’est ouvert :
Quels effets sur nos analysants et nous-mêmes de poursuivre notre travail analytique par téléphone ?
Quelles leçons tirées si j’ose dire de ces cures à distance où les corps sont absents mais où la proximité de la voix prend toute son importance.
Nous nous sommes tant soit peu éloignés du séminaire l’angoisse mais au fond pas tant que ça : ce réel qui frappe à notre porte me rappelle un propos de Lacan : « l’angoisse est l’affect type de l’avènement du Réel ».
Cordialement,
Ml Lattuca
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CARTEL « À partir du séminaire X (L’angoisse) de Jacques Lacan »
Nawal Abdulbaki, Carole Riou, Gabrielle Schnee, Luz Amparo Vargas Moreno
Plus-Un : Catherine Joye Bruno
Chère Elda,
Tout d’abord, merci de ton soutien associatif au travail en cartel.
Durant toute la période du confinement, nous avons continué à travailler en ayant recours à Skype par visio. Cela nous arrivait déjà quelques fois puisqu’une des cartellisantes avait déménagé en Province, depuis notre constitution. Ce travail par Skype s’est donc systématisé et fonctionne.
Durant le confinement, nous avions même intensifié nos échanges, puisque nous disposions toutes d’un peu plus de temps. La fréquence de nos rencontres va à nouveau s’espacer puisque l’ensemble de nos activités reprennent leur rythme habituel.
Deux d’entre-nous avaient manifesté l’envie de partager ses élaborations auprès de nos collègues lors de la journée inter cartel. Merci de nous tenir au courant si cette journée est
Relancée malgré la crise sanitaire, via zoom, ou le Bulletin « l’être du Pari », ou … Amitiés,
Catherine